Les objets liés au nazisme très recherchés dans les bourses aux armes.
Dans toutes les bourses aux armes, ils sont bien cachés mais ils se vendent à de plus en plus de collectionneurs. Les objets liés au nazisme bénéficient d’une forte demande depuis quelques temps.
C’est un tabou. Le sujet dérange et personne ne veut en parler à visage découvert. C’était encore le cas dimanche matin, lors de la bourse aux armes de Ham, dans l’est de la Somme. Et pourtant tout le monde le sait : dans les bourses aux armes, les objets liés au nazisme sont recherchés par les collectionneurs. Presque autant que ceux liés à la Première Guerre mondiale. Officiellement, les croix gammées et autres symboles SS ne doivent pas être vus. Certains vendeurs ont trouvé la parade : ils les cachent sous leurs tables et si un client demande s’ils en possèdent, ils présentent l’objet.
Deuxième solution, cacher les symboles avec des pastilles autocollantes, comme les y oblige la législation. Mais la pratique se fait de moins en moins, comme l’explique un collectionneur qui souhaite conserver l’anonymat : « Quand vous regardez la télé, est-ce que vous faites attention à une marque, un sponsor sur le maillot d’un sportif ? Non. Par contre, si cette marque est floutée, ça attire l’œil et vous allez chercher à savoir quelle est cette marque. C’est pareil ici. Je vends une casquette SS, qui passe presque incognito. Par contre si on lui colle une pastille jaune ou blanche dessus, tout le monde la repère aussitôt ».
Le collectionneur-vendeur s’interroge. « Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Pourquoi, par contre, on ne doit pas cacher la faucille et le marteau, symbole de Staline ? Lui aussi il en a tué des millions de personnes ».
Sa casquette, il sait donc très bien qu’il est en infraction en la présentant sans cacher la croix gammée. Et cette casquette d’officier SS, qui arbore un aigle surplombant la croix gammée, il sait qu’elle vaut entre 3 900 et 4 000 € et qu’il réussira à la vendre. « Car il y a une forte demande dans le monde actuellement, au même titre que ce qui est lié à la Première Guerre mondiale. J’ai vu récemment un casque de parachutiste allemand se vendre à 4 500 €. Ce n’est pas un engouement pour le nazisme, ce n’est pas du racisme. Je vends des objets nazis mais je ne suis pas raciste. Je suis collectionneur et ça les gens ont du mal à le comprendre. Et les acheteurs ont une fascination pour le noir, pour la discipline que ça représente, pour l’organisation de l’armée allemande de l’époque. On ne peut pas approuver ce qui a été fait par les nazis, mais ces objets font quand même partie de l’histoire, qu’on le veuille ou non ».
Aucune loi en France n’interdit la vente d’objets liés au nazisme, qui est tolérée. Mais l’article R645-1 du code pénal condamne le « port ou l’exhibition d’uniformes, d’insignes ou emblèmes d’organisations ou personnes responsables de crimes contre l’humanité, excepté pour les besoins d’un film, ou d’une exposition ». En cas d’infraction, le fautif s’expose à une amende de 1 500 euros.
Selon une étude faite en Angleterre en 2016, le marché de ce type d’objets aurait généré 50 millions de dollars de chiffre d’affaires cette année-là.
En photo de ce poste, une casquette authentique de la SS estimée à 4000 €
Et toi ? Tu as des objets nazis ? :)