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Voilà ce que note G. Ciano dans son Journal le 9 mars 1939 :
« Étant à Belgrade, en participant à la chasse organisée par le régent Paul, je fis la connaissance d’un Croate, le marquis de Bombelles, qui me fut décrit comme un gentilhomme campagnard, ami du prince et grand chasseur. Aujourd’hui, je l’ai reçu à Rome, pour une visite que je croyais de pure politesse. Au lieu de cela, il s’est aussitôt mis à parler politique et m’a déclaré être un agent secret de Maček. Il m’a entretenu des relations entre la Croatie et la Serbie, et a déclaré que le fossé qui sépare ces deux pays est si profond qu’il rend désormais vaine toute idée de conciliation. Les Croates sont maintenus dans un état de servage moral, politique et économique. Si, un jour, la mobilisation mettait des armes dans les mains des Croates, les coups de feu partiraient tout seuls contre les Serbes. L’idéal de la Croatie est un royaume autonome, avec un prince italien ou, mieux encore, lié par une union personnelle avec le roi d’Italie. Bombelles ne demandait rien ; il voulait simplement nous faire savoir cela et nous mettre en garde contre la politique de Belgrade qui a toujours été déloyale et qui, depuis la chute de Stojadinović en particulier, est nettement orientée vers les démocraties et hostile à l’Axe. Pour des raisons évidentes, je suis demeuré très prudent. J’ai confirmé que nous resterons fidèles aux Pactes de Belgrade tant que les Serbes se conduiront bien envers nous. D’autre part, j’ai dit à Bombelles que j’étais toujours disposé à maintenir le contact avec lui et que, si la situation devait se modifier, nous pourrions, en fixant notre politique, tenir compte du point de vue croate. »
L’esprit de mensonge, genre Village-Potiemkine, est bien antérieur des bolcheviks …