>je rentre tant bien que mal à rentrer dans le wagon
>des gens partent, je m'assoie, il y a de la place
>je prend dans mon sac l'Illyade et je continue la lecture
>l'épopée est incroyable, le récit bien écrit, les personnages pleins d'héroïsme et de vertus
>je me rend compte que le monde Européen n'a strictement rien à voir avec ce qui m'entoure
>plongé dans mon livre, j'entend dans mon dos à quelques mètres, un bruit de pièces constant et insupportable, tintant surement dans un réceptacle métallique, comme le font les mendiants gitans
>mais pas plus insoutenable que la voix de vieille rom défraîchit aux cheveux luisant, complainte indigne, ne prenant même plus la peine d'articuler ni de dire merci aux fou lui donnant ces dites pièces
>la vielle s'approche de ma position, je ne la regarde même pas, cette méduse risquerait de me pétrifier
>j'entend comme un sac qui frotte par terre
>c'est bizarre
>je reste rivé sur mon livre
>un truc apparaît au sol, de petite taille, avec ma vision périphérique, je crois que c'est un enfant
>accrochez vous.
>-c'était un gars d'environ 25 ans
>-un nègre de type somalien
>-casquette rose
>-les deux jambes coupées au niveau des rotules
>-rampant les deux moignons en avant (technique somalienne surement), recouverts de sacs plastiques de super-marché
>-le tout dans ses lamentations incompréhension
>-les paumes de mains appuyées sur des tongues bleu-clair, servant à mieux glisser sur le sol
M O I G N O N S
T
O
N
G
U
E
S
>je regarde la creatura
>je suis totalement sidéré
>je relève la tête, je regarde les autres, tout autant pétrifiés par cette vision d'horreur
>notamment le turc devant moi, happé par la chose, se disant dans sa tête "putain c'est abusé là"
>j'ai presque de la peine pour le cafard-turc
>il me fixe, le regard terne, comme si il venait de comprendre à l'instant la futilité de la vie
>je suis plus ou moins dans le même état
>je regarde vers le haut, le nombre de stations restantes avant de sortir du Tartare métropolitain
>encore 8
>je regarde la station à laquelle je suis
>"Blanche"
>je comprend que même le métro me troll
>je me dis :
>"merde, si j'avais un smartphone j'aurais pu filmer et gagner une croix de fer"
>"j'espère qu'un camarade le capturera en vidéo à ma place, ce truc est rare"
>j'arrive enfin chez ma grand-mère
>je rencontre un côté de ma famille Grecque que je n'ai jamais vu
>ils sont très sympas, je ne parle pas Grec alors je baragouine en Anglais
>j'engage la conversation avec le père de famille pour être poli
>rapidement il fait dérouter la conversation sur un sujet précis qui semble lui tenir à coeur
>"on est allés à disneyland avec la petite"
>"ah bien"
>"c'est quoi ce délire ?"
>je ne comprend pas
>"c'est cher c'est ça ?"
>"non c'est pas ça, il n'y à que des nègres et des arabes !"
>je hoche la tête pour confirmer
>immédiatement, je les apprécies
>je me dis :
>"putain à chaque fois qu'il y a des non-français qui viennent visiter, le premier truc qui leur vient à l'esprit c'est <<où sont les Français ?>>"
>très vite il me fait un topo de comment cela se passe en Grèce à ce niveau là
>"on les met dans des camps avec grillages et barbelés, ils ne sortent pas"
>j'essaye d'expliquer que c'est un peu partout pareil en Europe
>il me fait bien comprendre que même dans les pires pays cuck d'Europe, nous sommes les plus tarés à ce niveau
>je ne peux lui donner tort
>il me fait :
>"dans 30/40 ans, les gars comme toi, *couick* (fait un signe de gorge coupée)"
>je me rend compte qu'à l'autre bout de l'Europe, ils sont plus conscient des choses en France que nos putains de bourges de gauche
>bref, on parle des gilets jaunes, du Louvre
>ils repartent, et me disent de pas rester à Paris et de venir en Grèce, notamment à Patmos
>je tente une blague :
>"là bas c'est l'Apocalypse, mais c'est moins pire qu'ici"
>ils ne comprennent pas la référence, de toute façon mon Anglais est à chié
>je les raccompagnes
>je rentre chez moi à 23h, retrouver mes nègres et boucaques, et mon magnifique HLM, et surtout la démocratie participative